Comment rebondir après l’Oscar du Voyage de Chihiro ? En trahissant les attentes du public, avec un film déconcertant comme Le château ambulant !
Sophie, jeune chapelière de 18 ans, travaille consciencieusement chaque jour dans la boutique léguée par son père défunt. Dans les rues de la ville, elle se retrouve draguée par deux soldats – un titre prestigieux dans ce monde en guerre ! Heureusement, un ravissant jeune homme vient la sauver : il s’agit de Hauru, sorcier habitant le château ambulant, qui se dandine à travers le pays. La scène n’a pas échappé à la Sorcière des Landes : jalouse, elle pense que Sophie est la nouvelle conquête de Hauru et, pour se venger, jette un sort à la jeune fille qui se retrouve dans un corps de nonagénaire ! Afin de lever cette malédiction, Sophie part à la recherche du château ambulant, où elle finit par s’installer. Elle y découvrira les compagnons de route de Hauru, mais aussi les sombres secrets qui entourent le sorcier…
Hayao Miyazaki reprend le projet. En septembre de la même année, il part avec toute l’équipe à Colmar afin de s’inspirer des maisons à colombages pour la direction artistique du film. Il piochera également dans les travaux d’un artiste français méconnu, Albert Robida, auteur et illustrateur de science-fiction. Pourtant, l’ouvrage à l’origine du film est un roman anglais, écrit par Diana Wynne Jones !
Si l’intrigue y reste fidèle sur la première moitié du métrage, la fin s’en éloigne pour reprendre les thèmes chers à Miyazaki. Qui, comme à son habitude, fournit avec énormément de retard ses storyboards aux animateurs. Est-ce en raison de cette production chaotique ? À sa sortie le 20 novembre 2004, Le château ambulant désarçonne les spectateurs, venus en masse pour découvrir le nouveau Miyazaki ! Ils se pensaient en zone de confiance avec Takuya Kimura est un argument marketing en or. Les nombreuses strates du film et la complexité de l’intrigue laissent une sensation de confusion au public. Et, reconnaissons-le, un second visionnage n’est pas de trop pour réellement apprécier toute la dimension du Château ambulant. Le film a beau cartonner au box-office nippon, il ne parvient pas à détrôner Le voyage de Chihiro… et reste aujourd’hui, pour beaucoup, le plus mal-aimé de la filmographie de Miyazaki. Pour son vingtième anniversaire, c’est l’occasion rêvée de lui redonner sa chance !
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